La vie de sainte Barbe est entourée de légendes.
Les différentes versions, dont il est malaisé d’établir les rapports mutuels, offrent bien des variantes.
Voici leur résumé...
Un riche païen, Dioscore, avait une fille très belle, Barbara. Pour mettre cette beauté à l’abri,
il l’enferma dans une tour. Barbe fut plusieurs fois demandée en mariage. Mais,
au grand dam de son géniteur, elle refusa ces propositions.
Son père ordonna de lui aménager une piscine et partit en voyage. La belle, chrétienne de coeur, y reçut
le baptême en l’absence de son père. Dans la tour où elle était recluse, deux fenêtres avaient été aménagées.
Elle en perça une troisième pour honorer la Sainte Trinité : Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Le père revint. Furieux de voir qu’elle méprisait les dieux païens et vouait sa vie au Seigneur,
il voulut la tuer. Elle s’échappa et, dans sa fuite, se trouva acculée à un énorme rocher.
Miraculeusement, celui-ci s’ouvrit pour la laisser passer.
Elle vécut ainsi, cachée des hommes. Mais un berger la découvrit et trahit
sa retraite. Dieu le punit en changeant ses moutons en scarabées.
Dioscore retrouva donc sa fille, la traîna devant les juges, et des supplices atroces commencèrent :
on la brûla avec des torches, on lui coupa les seins. Elle pria et le Christ la réconforta.
Rageur, le tyran ordonna alors d’exhiber la jeune fille, sans vêtement,
dans tout le pays. Barbe implora Dieu qui la revêtit d’une robe.
Enfin, Dioscore décapita sa fille. Le feu du ciel (la foudre) tomba sur ce père indigne, bourreau de son enfant.
Les experts ne sont pas d’accord sur la date et le lieu de son martyre.
Barbe aurait été martyrisée sous l’empereur Maximilien entre 235 et 313.
Quant au lieu, le Martyrologe romain a opté pour la ville de Nicomédie.
Ses reliques auraient séjourné dans différentes villes, si bien qu’on ne sait pas
avec exactitude où elles se trouvent. Les deux dates principales pour la fête de sainte Barbe
sont le 4 décembre et le 16 décembre. Le 4 décembre est la date retenue en Occident.
Le culte de sainte Barbe s’est répandu en Orient et en Occident, mais ses centres de diffusion
et sa chronologie restent dans la pénombre. Il s’est implanté solidement en Belgique, dans
les Pays-Bas et dans la France du Nord et de l’Est. Elle est honorée en Suisse, notamment
dans les Grisons, à Vienne, capitale de l’Autriche, en Espagne et au Portugal. L’Allemagne
(surtout la Rhénanie) a été et reste très dévote à sainte Barbe. En Westphalie, les trois saintes,
Barbe, Marguerite et Catherine, sont souvent titulaires ensemble d’autels et de sanctuaires.
Barbara est un prénom encore très populaire dans les pays de langue allemande.
En France, sainte Barbe est la patronne d’églises paroissiales dans les pays miniers : quatre au diocèse
de Cambrai, sept à celui d’Arras. Il y en a également deux dans le diocèse de Langres, une dans celui
de Bourges, de Vannes (Moustoir Ac), d’Albi, d’Ajaccio. Il y en aurait d’autres encore. Dans le Morbihan,
outre l’église de Moustoir Ac, une chapelle dédiée à sainte Barbe fut construite au Faouët de 1489 à 1512
à la suite d’un voeu du seigneur de Toulbodou qui faillit périr dans un orage, comme il chassait en ces lieux.
Sainte Barbe est la patronne des artilleurs et des pompiers et des pompiers, des artificiers et des armuriers, des couvreurs, des maçons, des mineurs et des charpentiers. Elle est invoquée contre la foudre, la mort subite et l’impénitence finale.